Oui et non! Le grand champion qui, à la manière d’Usain Bolt, devançait ses adversaires en les narguant, semble un peu fatigué ces derniers temps. «Dimanche 14 janvier, alors qu’il finit deuxième au Grand Prix de Belgique, son propriétaire a dit que c’était la première fois que Bold Eagle le décevait autant à Vincennes», lance Pierre-Emmanuel Goetz, journaliste à Equidia et spécialiste des courses hippiques.
Rien ne sert, pour autant, de tirer la sonnette d’alarme car le trotteur de 7 ans a remporté 37 victoires sur ses 47 courses dont «la triple couronne début 2017 avec une première place au Grand Prix d’Amérique (GPA), au Grand Prix de France et au Grand Prix de Paris. Un événement qui n’était pas arrivé depuis quarante-et-un ans», commente également le spécialiste. Bold Eagle est aussi titulaire du titre de meilleur trotteur du monde depuis deux ans, puisqu’il a remporté l’édition 2016 et 2017 du GPA. Avec un tel palmarès, le super coureur peut toujours surprendre.
Abonné à la deuxième place
Fils du superchampion Ready Cash, la saison 2017-2018 de l’étalon laisse à désirer. Le 14 janvier, lors de la dernière course préparatrice au GPA, il a encore terminé deuxième, derrière Bird Parker. «C’est vrai que ses chances de gagner sont réduites. Il est arrivé en deuxième position à trois des courses préparatoires au championnat du monde et n’a pas participé à la première, car il était blessé. Se faire battre les trois fois ne lui était jamais arrivé dans sa carrière», explique Frédéric Schramm, rédacteur en chef de «Tiercé Magazine». Selon lui, lors de cette épreuve, «le cheval était bien placé dans le dernier tournant, mais n’a pas accéléré comme il aurait dû dans la dernière ligne droite».
«Des adversaires de taille»
Bold Eagle a 7 ans cette année. «Avec un an de plus, on a l’impression que ce n’est plus le même cheval. Il n’a plus la même suprématie par rapport aux autres, qui lui résistent plus facilement», explique Pierre-Emmanuel Goetz. Le journaliste donne deux exemples: «Les concurrents suédois Readly Express et Propulsion vont être des adversaires de taille pour Bold Eagle, ainsi que Bird Parker (lui aussi fils de Ready Cash), qui est extrêmement rapide.»
Côté moral, «le cheval n’a plus la même « niaque » pour aller au combat», remarque Frédéric Schramm, pour qui «Bold Eagle a peut-être laissé son cœur en Suède, où il a participé à l’équivalent du Grand Prix d’Amérique, mais avec deux courses le même jour. Il y a tout donné et, depuis cet événement, a toujours été battu».
Blessé en début de saison
A cause d’un abcès au pied, «l’Usain Bolt du trot» n’avait pas pu participer au Prix de Bretagne, une des courses préparatoires au GPA. «C’était l’excuse qu’on pouvait lui trouver pour justifier sa baisse de performance jusqu’à la course de dimanche, où il était dans des conditions parfaites et complètement guéri», explique Pierre-Emmanuel Goetz.
Malgré ce bobo, le cheval peut encore gagner le GPA: «On doute, parce qu’on avait l’habitude de le voir gagner, mais ses résultats sont toujours très bons», déclare le spécialiste des courses. Bold Eagle a beau être dans une phase un peu difficile, Frédéric Schramm le voit quand même sur le podium et affirme qu’«il peut gagner le prix, même s’il a moins de marge que les années précédentes».
Son homologue chez Equidia se réjouit: «Il va y avoir énormément de suspens le 28 janvier. Tout va se jouer entre quatre chevaux dont Bold Eagle.» Même si ce sera moins facile qu’avant, le champion va tenter d’imiter Ourasi, cheval de légende qui a gagné quatre fois le GPA, dont trois années d’affilée. Un exploit qui reste, à ce jour, inégalé.
Sources : Louise Gully – 15.janvier.2018 20Minutes.fr
Photos : S.C.
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