Du 7 décembre 2014 au 4 août 2019, le meilleur trotteur français du XXIe siècle a réalisé une moisson impressionnante au plus haut niveau. Si son score ne constitue pas un record, il n’avait plus été atteint par un cheval hexagonal depuis l’icône Ourasi.

Au lendemain du second couronnement de Bold Eagle dans le Prix de France (son onzième dans les groupes I), en février 2017, Paris-Turf avait comparé la carte de visite du représentant de Pierre Pilarski et consorts à celles de cinq champions tricolores de l’ère moderne (depuis 1980), au même âge. Il surpassait alors allégrement les Ourasi, Ténor de Baune, Général du Pommeau, Ready Cash (son géniteur) et Timoko. Deux ans et demi plus tard, l’“aigle audacieux” élevé par Jean-Étienne Dubois a considérablement enrichi sa collection de titres prestigieux. Envers et contre tous les “entraîneurs anonymes autoproclamés” des réseaux sociaux, ayant sommé son entourage de le retirer définitivement de la compétition en début d’année, Bold Eagle demeure présent au sommet de l’échiquier européen. Avec sa classe naturelle intacte, même si sa “jauge de combativité” a, naturellement, considérablement baissé au cours de plusieurs rudes combats perdus, dont 99,9 % des trotteurs ne se seraient jamais relevés. Pour la sixième année d’affilée, celui qui brisa l’écart dans la Triple Couronne (quarante après Bellino II…) a franchi le poteau en tête dans les groupes I, à l’occasion de “son” Prix René Ballière (quatrième triomphe consécutif : un record), puis du Grand Prix de Wallonie. Son score actuel (20) le place loin devant les Timoko (15), Général du Pommeau (13), Jag de Bellouet (12 – attelé/monté), Ready Cash (9) ou Ténor de Baune (5).

LES INTOUCHABLES

Numériquement parlant, Bold Eagle se situe approximativement à la hauteur de Jamin, Idéal du Gazeau (qui laissèrent, par ailleurs, une trace indélébile outre-Atlantique) et du phénomène de vitesse suédois Victory Tilly (23). Il reste, cependant, à distance d’Ourasi (27) et Varenne(30), mais aussi des Bellino II (attelé/monté) et Une de Mai, qui s’imposèrent également une trentaine de fois dans des épreuves ayant été affublées du label groupe I par la suite.

Clin d’œil aux autres disciplines

Au galop, les carrières des compétiteurs sont majoritairement – sensiblement – plus courtes, mais quelques cracks ont joué les prolongations, pour le plus grand bonheur des passionnés et des statisticiens. En plat, l’australienne Winx a porté à 25 la référence mondiale de succès dans les groupes I (sur son seul continent), alors que Goldikova (14) est la plus capée côté français. Élevé dans l’Hexagone, Hurricane Fly n’aura pas d’égal de sitôt sur les obstacles, ayant atteint le nombre vertigineux de 22 victoires au top-niveau, outre-Manche !

Bold Eagle marque de son empreinte l’histoire du trot.

Sources : Paris-Turf –  Bruno JOLIVET | Publié le samedi 7 septembre 2019.